dimanche 20 septembre 2020

Shaolin Cowboy


 
Un premier tome chez Futuropolis qui regroupe les épisodes 1 à 7 de Shaolin Cowboy, initialement édités chez Burlyman Entertainment. Un titre accrocheur, qui laissait présager quelque chose d'original, limite barré. Et j'avoue ne pas avoir été déçue sur cet aspect !

Quelque part dans le désert américain, Shaolin Cowboy règle ses comptes avec les ennemis qu'il a visiblement laissé sur sa route. Notamment le roi Crabe, qui lui reproche d'avoir dégusté sa famille. Il ne sera pas le seul à l'affronter dans ce monde impitoyable !

Les aventures de Shaolin Cowboy sont complètement loufoques. Aucune logique ne semble régir ce monde totalement kafkaïen. C'est décalé, et ça fait du bien de voir un comics qui sort de l'ordinaire. Les amateurs du genre vont apprécier. Le sang coule à profusion à la manière d'un film déjanté de Tarantino. Un bâton pour combattre ? Meilleur combiné à une tronçonneuse bien sûr. Un crabe rancunier, un squelette qui perd la boule (au sens propre), des requins sans pitié. Toute une palette d'ennemis qui vont lui donner du fil à retordre ! C'est sans compter sur son fidèle destrier, toujours prêt à lui donner un coup de main - ou plutôt de sabot. Doté de parole, ce dernier n'est pas avare en blagues ! J'ai ri. Beaucoup. Un bon comics sans prise de tête !  

La ville encyclique

L'épopée de la franc-maçonnerie T.01 et T.02

Quatre bande dessinées pour tracer les contours de l'Histoire de la Franc-Maçonnerie. C'est le défi lancé par Glénat et son directeur de collection, David Convrad. 
Leur but ? Répondre aux interrogations d'un public de plus en plus intéressé par ce courant de pensée qui a influencé plusieurs générations de scientifiques, artistes, politiques ou simples citoyens.
Promesse tenue ?

En quelques chiffres tout d'abord, la Grande Loge de France est fondée en 1728, réorganisée en 1821. Actuellement, on compte 34 000 membres répartis en 927 Loges en France et à l'étranger. 

Les deux premiers titres, parus simultanément, s'attaquent aux fondations. Le premier nous raconte la construction du Temple de Salomon par l'architecte Hiram. Le deuxième nous emmène au plus près des bâtisseurs de Cathédrales. 
Le lien entre chaque histoire et la Franc-Maçonnerie est éclairé par les dossiers de fin. Des poins d'histoire indispensables et des informations capitales pour que l'on comprenne. L'origine de la légende maçonnique est encore très énigmatique. Certainement multiple, comme on peut le voir avec ce récit Biblique. Les bâtisseurs mettent en avant le rôle qu'a probablement joué le Compagnonnage, à-travers différents corps de métier, charpentiers, tailleurs de pierre et autres.

Mais ce qui est le plus intéressant, outre la partie historique, c'est manifestement la dimension philosophique
"Si Maître Hiram était le bâtisseur du Temple de Jérusalem, par analogie, le Franc-maçon est le bâtisseur de son temple intérieur."
Quel est le contenu des discussions de la Loge ? Éveiller l'esprit de l'homme est-il le maître-mot ?

Car selon Jacques Rozen, Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil de France, l'objectif est de "construire un homme ouvert aux autres, un homme impliqué dans la société, sachant réfléchir par lui-même, sans gourou, en toute liberté et en pleine conscience."

Même si je pense avoir juste effleuré la surface de ce qu'est la Franc-Maçonnerie, cette série donne quelques pistes. 
Je vous conseille ces deux voyages philosophiques si la curiosité vous y pousse.


Nous étions les ennemis

Pearl Harbor, 7 décembre 1941. Les forces aéronavales japonaises attaquent la base navale américaine. 

Le Président Roosevelt prend alors la terrible décision d'arrêter les personnes d'origine japonaise. Considérées comme des ennemis sur le sol américain, elles sont expulsées et conduites dans des camps. Les familles perdent leurs biens, se voient forcées de revendre leurs maisons, leurs effets personnels. 
George Takei n'avait que quatre ans à l'époque, mais se souvient de tout. Comment sa famille, d'abord hébergée dans une écurie, est ensuite conduite dans l'Arkansas. Et il nous raconte...

Aujourd'hui, à 83 ans, il anime une conférence Ted. Il est devant une foule, à conter son histoire. Il en fait un devoir personnel. Celui de ne jamais oublier. Et de faire connaître tout un pan occulté des livres d'Histoire. Cette bande dessinée nous donne accès à ses précieux souvenirs

Ces hommes et ces femmes, déchirés, obligés de choisir entre deux pays. Celui de leurs origines. Ou celui qui les a vu naître pour la plupart. La violence avec laquelle on les a expulsé, une étiquette sur la valise. Ce train qui les a conduit loin de leur foyer, dans lequel on demandait le silence à chaque arrêt en gare, les stores fermés.
Dix campements, dont le centre de relogement Rohwer. Bloc 6, baraque 2, unité F. Leur loyauté sans cesse remise en question. "On ne peut pas vous faire confiance, japs, on ne sait pas dans quel camp vous êtes."

Le regard d'enfant, naïf, est touchant. George est heureux de partir "en vacances", vit les événements comme une nouvelle aventure. Il tranche forcément avec la réalité et apporte un peu de légèreté. Le dessin est également doux et accompagne bien son regard.

Une bande dessinée qui grave un moment douloureux de l'Histoire des Etats-Unis. Indispensable, car "Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre" - Winston Churchill.

  



Les Géants - Erin T01

 

Groenland, Qaanaaq. La fonte des glaces a créé une faille qui n'existait pas deux ans auparavant. Un groupe d'explorateurs s'engouffrent à l'intérieur et découvrent... une créature emprisonnée dans la glace !

Ecosse. Erin se réveille d'un mauvais rêve. Orpheline, elle vit désormais chez sa tante. Passionnée de jardinage et de nature, elle a construit une cabane dans les bois, dans laquelle elle aime trouver refuge. Jusqu'au jour où une bande d'ados mal intentionnés tentent de lui voler ses affaires, notamment une photo de ses parents. Elle se défend, mais un des garçons la rattrape. C'est alors qu'une plante s'enroule autour de lui et le propulse dans les airs. Alors qu'elle s'échappe, une étrange créature de la forêt la retient...

Cette bande dessinée est la première d'une saga prévue en six tomes. L'écologie est clairement au centre de l'aventure. La fonte des glaces représente un véritable danger. Erin a un lien particulier à la nature qui l'entoure. Cette connexion va d'ailleurs lui permettre de se lier à un esprit de la forêt pas comme les autres.
Dans la veine de ces romans pour la jeunesse à visée écologique comme Tobie Lolness, ou encore les films Avatar, Mia et le Migou ou les chefs d’œuvre de Miyazaki, Les Géants délivre un message bienveillant, indispensable à l'heure d'aujourd'hui et qu'il faut défendre à tout prix. Que manigance la terrible Crossland Corporation ? Nous le découvrirons bientôt, au même titre que nos jeunes héros.
 
L'histoire reste classique pour le moment, mais le premier tome est aussi là pour poser les bases. Sensible à cette cause, je ne peux qu'encourager une série qui fera germer une graine de conscience chez les nouvelles générations. De plus, elle s'annonce vraiment très prometteuse, notamment quand on lit en 4ème couverture que sept enfants sont en réalité dotés de capacités hors-norme !

Radium girls

 

New Jersey, 1918. Edna Boltz entre comme ouvrière à l'United State Radium Corporation, une usine qui fournit l'armée en montres. Elle se lie très vite d'amitié avec Katherine, Mollie, Albina, Quinta. Leur travail consiste à peindre des écrans à la peinture Undark. 1, lisser le pinceau avec les lèvres. 2, prendre la peinture. 3, peindre. L'ambiance entre elles est bonne, même si le rythme exigé est soutenu. Elles aiment se surnommer les "Ghost girls", ornant leurs ongles, dents, pour briller dans la nuit. Elles ignorent alors que la substance qu'elles manipulent toute la journée est en réalité mortelle... 

Le dessin de Cy rend merveilleusement bien hommage à ces femmes au destin volé. Son coup de crayon est à la fois très expressif et délicat. Les couleurs pastel contrastent avec la dureté des conditions dans lesquelles elles travaillent. Que ce soit la cadence imposée - on parle quand même de 250 cadrans par jour, mais également de leur santé qui se dégrade au fur et à mesure de leur exposition à ces produits toxiques. 

Malgré ce combat difficile, semé d'embuches, où elles luttent contre leur entreprise qui tente d'étouffer l'affaire, c'est une histoire qui parle de Sororité. Comment, dans l'adversité, elles ont soudé leurs liens. C'est ce message-là qui est au premier plan. La lutte des femmes n'a jamais cessé, que ce soit pour obtenir le droit de vote, ou des choses qui nous paraissent banales à l'heure d'aujourd'hui, comme porter un maillot de bain deux pièces. Ne jamais oublier leur courage, leur force, leur persévérance. Une radium girl remporte finalement son procès, de nouvelles lois prennent vie pour les ouvriers. 

Une bande dessinée essentielle.

samedi 9 mai 2020

La petite fille qui aimait Tom Gordon

Pendant ce confinement, j'ai pioché des romans que je n'avais pas encore lu dans les bibliothèques de chez moi. Celui-ci me faisait de l’œil depuis un moment. Notamment parce que c'est un King dont je n'ai jamais entendu parler. Bon ou mauvais signe ?

Les disputes entre la mère de Trisha et son frère n'ont jamais de trêve. Même en randonnée dans les Appalaches, les deux ne peuvent s'empêcher de se prendre le bec. Trisha en a ras le bol. Alors qu'elle décide de les laisser partir devant, elle s'enfonce dans les bois et ne retrouve plus le sentier. C'est le début d'une aventure de survie pour cette jeune fille de neuf ans, fan de Tom Gordon, et qui devra utiliser toutes ses ressources intérieures si elle veut s'en sortir. 
Cette "chose" qu'elle perçoit l'accompagne-t'elle réellement ? Ou est-ce la peur qui l'envahit ?

Ambiance rétro pour ce roman qui nous plonge dans les années 90. Armée de son Walkman, la casquette a l'envers, Trisha est une petite fille qui a du caractère. Stephen King a toujours su mettre en avant des enfants réalistes et attachants. Personnellement, je suis très sensible aux romans qui brisent les codes. Trisha est une héroïne forte. Elle peut verser des larmes, mais rebondit et avance. Fan de baseball, elle puise dans sa passion cette énergie qui la fait avancer.
  
Les premières pages m'ont laissé un peu perplexe quant à l'histoire même. Trisha se perd dès le début, et j'avais peur qu'un roman entier autour de sa survie soit long et ennuyeux. Peur également que l'introspection d'une enfant ne soit pas des plus intéressantes. Quelques passages un peu longs, mais un évènement finit toujours par relancer l'intrigue. 

L'univers est fantastique, frôle parfois l'horreur - j'ai la phobie des guêpes, j'avoue avoir été servie de ce côté là. Est-ce la peur qui lui fait voir/sentir des choses roder autour d'elle ? Phénomène paranormal ou simples hallucinations dues à la situation ? C'est aussi une spécialité de King de jouer avec ses lecteurs. Immergés, perdus dans cette forêt aux côtés de Trisha, espérant qu'elle s'en sorte indemne - et vite surtout. Va-t'elle y arriver ?

Stephen King nous dépeint une nature à la fois hostile, où les besoins primaires comme boire ou manger deviennent un danger potentiel pour les non initiés. Où les insectes grouillent, piquent. Les prédateurs sauvages sont rois. Puis, dans un instant de grâce, on peut apercevoir une biche accompagnée d'un faon dans une clairière, entourés de papillons.

Lecture plutôt sympathique, mais qui manque un peu de relief. Même si on est souvent en proie au doute - ce que j’apprécie en tant que lectrice, j'aurais préféré un peu plus de rebondissements. Ça ne m'a pas empêché de passer un moment agréable en compagnie de cette petite fille qui se bat jusqu'au bout, et qui est véritablement inspirante.

jeudi 30 avril 2020

Les Dominants

Dans un futur proche, une épidémie appelée "La Grande souche" a dévasté une partie de l'Humanité. Au même moment, des extraterrestres viennent s'installer sur la planète Terre. Personne n'arrive à communiquer avec eux, le mystère règne. Pourquoi sont-ils ici ?
L'Humanité se scinde alors en trois catégories : ceux qui s'adaptent et cohabitent avec eux, ceux qui résistent et luttent contre eux. Ceux qui leur vouent un culte. 
Andrew vit en paix dans une communauté qui s'entraide. Il n'a plus de nouvelles, sa famille est probablement décimée. Pourtant, sa fille Amanda est bien vivante. Elle a intégré un bataillon de résistants impitoyables qui mène une guerre sans merci...

Tout d'abord, les extraterrestres sont juste... impressionnants ! Le premier que Andrew croise sur sa route - qu'on aperçoit sur la couverture - est juste gigantesque. Ces titans se divisent en plusieurs catégories, et provoquent des réactions sur les humains lorsque ces derniers s'approchent trop. Le mystère autour de ces géants de l'espace plane, et on a envie de percer leurs secrets. Sont-ils vraiment à l'origine du virus ? Le suspens est clairement présent, avec un petit cliffhanger de folie à la fin. 
Au-delà de cette énigme extraterrestre, on se demande d'où vient réellement le danger. En effet, la peur a envahi les hommes, armés jusqu'aux dents. Il est difficile de faire confiance dans ce monde plongé dans le chaos. Tuer ou être tué. La "Résistance" s'impose. Elle est prête à tout pour arriver à ses fins, et enrôle à tour de bras.
Alors, finalement, on se demande. Qui est le plus dangereux ? Les hommes qui ont la gâchette facile ? Ou ces extraterrestres qui semblent totalement désintéressés ?
Pour aller plus loin, on s'interroge en tant que lecteur. D'une part, sur la nature humaine, sujet central finalement de cette bande dessinée. Mais aussi, qu'est-ce qu'on ferait si cette situation se produisait ? 
C'est clairement malin, et je serai au rendez-vous pour le tome 2 sans hésitation.   

samedi 25 avril 2020

Que ta volonté soit faite

A vrai dire, on ne m'a pas conseillé ce roman. La personne avec laquelle j'en discute, rayon polar, me dit qu'il l'a marquée. C'est une lecture indéniablement inoubliable. Avertissement : il est très violent. Curieuse, je me laisse tenter par l'expérience.

A Carson Mills, perdue dans la campagne américaine, la vie semble paisible. Jon Petersen est né ici. Dès son enfance, on perçoit que quelque chose cloche chez lui. Inadapté, rejeté, laissé pour compte. Chaque action forge son caractère et l'enfonce dans les abysses du Mal. Il franchit une limite. Il ne peut plus revenir en arrière. Et va semer la terreur. 
Le shérif Jarvis Jefferson parviendra-t'il à arrêter celui qui semble être l'incarnation du Diable ?

Les premiers chapitres nous entraînent au plus près de Jon Petersen. Entrer dans la tête d'un psychopathe est une expérience particulièrement éprouvante. A quelques reprises, on tente de le comprendre. Puis vient ce point de non-retour qui le fait basculer, le transforme en monstre. Le début est assez perturbant puisqu'on a l'impression, en tant que lecteur, d'être complice. On sait tout, on voit tout ce qui se passe. Le shérif Jarvis Jefferson se débat tant bien que mal. 
Les détails sont crus et renforcent ce sentiment de dégoût envers Jon. J'avoue que je me suis plusieurs fois demandé si c'était vraiment utile. Est-ce que c'est juste un petit kif de l'auteur ? Est-ce que ça sert vraiment le propos ici ? Et la réponse est : OUI. Le dénouement est tellement surprenant. Minuit passé, mes yeux se sont écarquillés. L'auteur se joue du lecteur, le pousse à s'interroger. Je n'en dis pas plus pour ne rien révéler, mais c'est très intelligent. Je connaissais déjà la plume de Maxime Chattam, elle ne m'a pas déçue. 
En bref, j'ai adoré ce petit voyage en Enfer. Âmes sensibles, s'abstenir. Pour ceux qui ne craignent pas de repousser leurs limites, ce roman se révèle être une pépite !

jeudi 16 avril 2020

La disparition de Stéphanie Mailer

Joël Dicker, c'est tout d'abord un énorme coup de cœur avec la vérité sur l'affaire Harry Quebert.
A tel point qu'en 2018, je ne réfléchissais pas et fonçais le rencontrer à Lyon. Histoire de lui dire à quel point son roman m'avait fait passer par toutes les émotions. Un moment hors du temps, où j'étais à la fois impressionnée par cet auteur charismatique, et rassurée par son humilité, sa bienveillance, visiblement touché par nos retours. 

2014. Jesse Rosenberg quitte la police. D'autres projets l'attendent. Lors de son pot de départ, une journaliste débarque, affirmant que "Capitaine 100 %" ne l'est en réalité qu'à 99 %. En effet, le quadruple meurtre de 1994 n'a, selon elle, pas été résolu.
Alors que Stéphanie Mailer réveille de vieux démons, elle disparaît soudainement. 
Que lui est-il arrivé ? A-t'elle finalement raison ?

Joël Dicker nous offre une nouvelle enquête, bien ficelée. J'avoue avoir été tenue en haleine par l'intrigue du début à la fin. A tel point, que j'ai à plusieurs reprises réfréner des envies de lire les dernières pages juste pour savoir qui était le meurtrier. Pour que le supplice s'arrête. Chose que je ne fais jamais. Et j'adore ce sentiment.
J'ai également apprécié les bonds dans le temps. J'ai toujours trouvé que ça donnait de la richesse au récit. L'auteur jongle d'ailleurs parfaitement entre les époques. Il alterne également les points de vue, même si j'ai regretté de ne pas voir beaucoup de différences entre les personnages. J'ai eu cette impression d'une "voix unique". Certains m'ont paru un peu caricaturaux. Il n'empêche qu'on s'attache très vite à Jesse, Derek et Anna au fil de l'histoire. Et cette fin ! Une fin qui m'a collé un sourire inattendu aux lèvres. Je tourne la dernière page sur une bonne note.

Un bon moment passé aux côtés d'un auteur que j'apprécie et que je continuerai de suivre. J'aimerais beaucoup le lire dans un autre registre que l'enquête policière. Un jour peut-être ?





dimanche 5 avril 2020

Eleanor oliphant va très bien

Ça faisait un bon petit moment que celui-ci me faisait de l’œil. Notamment parce qu'on me l'avait conseillé à deux reprises. J'ai bien fait d'écouter ces deux petites voix qui n'avaient pas tari d'éloges à son sujet.

Eleanor Oliphant est une jeune trentenaire très singulière. 
Les conventions ? Très peu pour elle. Elle bouscule les codes sociaux, clame sa pensée haut et fort, et mène une vie relativement solitaire. 
Jusqu'au jour où elle flashe sur le musicien d'un groupe de rock. Bien décidée à le séduire, est-elle prête à changer de vie ?

Ce roman est une vraie pépite. Eleanor est ultra touchante. Sous ses airs de femme forte, elle va laisser entrevoir des zones d'ombre qui vont la faire vaciller à plusieurs reprises. Quitte à bouleverser toutes ses croyances. Très solitaire et repliée sur elle-même, s'ouvrir aux autres est un apprentissage délicat. Un roman qui parle de transformation, d'un chemin de la guérison qui peut se révéler épineux. Mais également d'amour. L'amour d'une famille - même de cœur. L'amour d'un partenaire qui te pousse à donner le meilleur de toi même.
Coup de cœur évident pour un roman brillant. Rares sont les livres où je finis les dernières pages en ayant un petit pincement, une mélancolie de quitter ces personnages auxquels je me suis vraiment attachée. La fin ouverte nous laisse d'ailleurs imaginer la suite. Je crois que j'ai très vite choisi ♥.

 

vendredi 27 mars 2020

Heroine Games

Review d'une courte série de mangas, puisqu'elle se compose de 3 tomes.


Les héroïnes de nos contes traditionnels sont plongées dans un jeu qui consiste à s'entretuer. Les règles sont claires : celle qui est désignée en début de partie doit sauver sa peau. Les autres doivent la retrouver et l'assassiner. 
Tous les coups sont permis pour gagner !


L'esthétique de cette série est dingue. Les héroïnes de nos contes préférés sont gothiques à souhait. Le petit chaperon rouge, qui a fusionné avec le loup, devient un personnage sans pitié. La petite sirène, rongée par la jalousie, se transforme en un terrible monstre marin. Blanche neige porte un masque à gaz. On est dans une revisite assez sympathique avec un univers bien dark qui ravira les amateurs du genre - j'en fais clairement partie. Même Poucette, sous ses airs gentillets, se révèle être l'une des plus cruelles.


L'histoire, quant à elle, manque parfois de clarté. Elle nous réserve malgré tout pas mal de surprises, ce qui m'a d'ailleurs soulagé à plusieurs reprises. De bons petits switchs et révélations en milieu et fin de saga auxquels je ne m'attendais pas du tout. C'est plutôt un très bon point. Malheureusement je finis la série avec beaucoup trop de questions, un brin frustrée.


Peut-être une série qui nécessite plusieurs lectures, et qu'on prenne le temps de disséquer chaque élément afin de trouver les réponses aux mystères qu'elle soulève. 
Un bon moment tout de même, ne serait-ce que pour les fantastiques illustrations.

mercredi 25 mars 2020

Sleeping Beauties

Au hasard des romans non lus dans ma bibliothèque, j'ai pioché celui qui est clairement de circonstance. Pourquoi ne pas commencer un bon petit livre d'horreur quand on est confiné chez soi ? Histoire de se mettre dans l'ambiance. J'aurais pu choisir la peste de Camus qui trône sur l'étagère du haut, mais déjà lu, disséqué durant de longues heures à la fac. Allez, je vous raconte un peu de quoi ça parle !

Une épidémie soudaine, la fièvre Aurora, provoque un sommeil intense et profond chez les femmes. Lorsque celles-ci s'endorment, un cocon les enveloppe. Gare à celui ou celle qui tenterait alors de les libérer ! 
Pourtant, dans cette apocalypse, une femme, Evie, débarque, assassine, et sème la zizanie à Dooling.
Que veut-elle exactement ?

Ce roman avait tout pour me plaire. Une histoire originale qui tient en haleine puisqu'on a envie de savoir pourquoi ces femmes ne se réveillent pas, qu'est-ce que c'est que cette mystérieuse fièvre et quel monde futur en découlera s'il ne reste plus que les hommes sur Terre. Malheureusement c'est long... extrêmement long... les pages se tournent sans faire avancer l'histoire. Ça stagne, et c'est d'un ennui parfois mortel - si ce n'est qu'on ne s'endort pas nous aussi en lisant ce roman. 

Au-delà de ça, il y a beaucoup trop de personnages. Difficile à suivre. A tel point que j'ai remarqué à la fin - oups, trop tard - un mémo sur quatre pages (!!!) pour resituer qui est qui dans tout ce bazar. Chaque personnage reste trop superficiel pour que je m'attache. La seule à sauver reste la mystérieuse Evie qui est relativement captivante. Les stéréotypes s'enchaînent, me hérissant le poil à certains moments. Evie qui lit mieux les pensées des hommes car elles sont "plus simples". Tout est trop binaire, et aurait gagné à être un peu plus nuancé. 

J'ai apprécié le fait que les femmes qui tentent désespérément de résister à leur envie de dormir sont parfois plus flippantes que celles endormies. Des zombies droguées, qui ingurgitent tout ce qui peut les faire tenir. Mais aussi les questions philosophiques un peu posées là comme ça. Une société faite uniquement de femmes serait-elle en paix ? Les hommes sont-ils les principaux responsables de la violence en général ?    

On peut clairement passer son chemin sur ce roman qui, dans la balance, ne l'emporte pas. C'est le cinquième roman de Stephen King que je lis, et c'est clairement le moins bon. Peut-être l'écriture à quatre mains qui n'a pas été une force cette fois-ci. Ça ne m'empêchera pas pour autant de continuer à lire cet auteur que j'aime profondément.