dimanche 20 septembre 2020

Nous étions les ennemis

Pearl Harbor, 7 décembre 1941. Les forces aéronavales japonaises attaquent la base navale américaine. 

Le Président Roosevelt prend alors la terrible décision d'arrêter les personnes d'origine japonaise. Considérées comme des ennemis sur le sol américain, elles sont expulsées et conduites dans des camps. Les familles perdent leurs biens, se voient forcées de revendre leurs maisons, leurs effets personnels. 
George Takei n'avait que quatre ans à l'époque, mais se souvient de tout. Comment sa famille, d'abord hébergée dans une écurie, est ensuite conduite dans l'Arkansas. Et il nous raconte...

Aujourd'hui, à 83 ans, il anime une conférence Ted. Il est devant une foule, à conter son histoire. Il en fait un devoir personnel. Celui de ne jamais oublier. Et de faire connaître tout un pan occulté des livres d'Histoire. Cette bande dessinée nous donne accès à ses précieux souvenirs

Ces hommes et ces femmes, déchirés, obligés de choisir entre deux pays. Celui de leurs origines. Ou celui qui les a vu naître pour la plupart. La violence avec laquelle on les a expulsé, une étiquette sur la valise. Ce train qui les a conduit loin de leur foyer, dans lequel on demandait le silence à chaque arrêt en gare, les stores fermés.
Dix campements, dont le centre de relogement Rohwer. Bloc 6, baraque 2, unité F. Leur loyauté sans cesse remise en question. "On ne peut pas vous faire confiance, japs, on ne sait pas dans quel camp vous êtes."

Le regard d'enfant, naïf, est touchant. George est heureux de partir "en vacances", vit les événements comme une nouvelle aventure. Il tranche forcément avec la réalité et apporte un peu de légèreté. Le dessin est également doux et accompagne bien son regard.

Une bande dessinée qui grave un moment douloureux de l'Histoire des Etats-Unis. Indispensable, car "Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre" - Winston Churchill.

  



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