jeudi 30 avril 2020

Les Dominants

Dans un futur proche, une épidémie appelée "La Grande souche" a dévasté une partie de l'Humanité. Au même moment, des extraterrestres viennent s'installer sur la planète Terre. Personne n'arrive à communiquer avec eux, le mystère règne. Pourquoi sont-ils ici ?
L'Humanité se scinde alors en trois catégories : ceux qui s'adaptent et cohabitent avec eux, ceux qui résistent et luttent contre eux. Ceux qui leur vouent un culte. 
Andrew vit en paix dans une communauté qui s'entraide. Il n'a plus de nouvelles, sa famille est probablement décimée. Pourtant, sa fille Amanda est bien vivante. Elle a intégré un bataillon de résistants impitoyables qui mène une guerre sans merci...

Tout d'abord, les extraterrestres sont juste... impressionnants ! Le premier que Andrew croise sur sa route - qu'on aperçoit sur la couverture - est juste gigantesque. Ces titans se divisent en plusieurs catégories, et provoquent des réactions sur les humains lorsque ces derniers s'approchent trop. Le mystère autour de ces géants de l'espace plane, et on a envie de percer leurs secrets. Sont-ils vraiment à l'origine du virus ? Le suspens est clairement présent, avec un petit cliffhanger de folie à la fin. 
Au-delà de cette énigme extraterrestre, on se demande d'où vient réellement le danger. En effet, la peur a envahi les hommes, armés jusqu'aux dents. Il est difficile de faire confiance dans ce monde plongé dans le chaos. Tuer ou être tué. La "Résistance" s'impose. Elle est prête à tout pour arriver à ses fins, et enrôle à tour de bras.
Alors, finalement, on se demande. Qui est le plus dangereux ? Les hommes qui ont la gâchette facile ? Ou ces extraterrestres qui semblent totalement désintéressés ?
Pour aller plus loin, on s'interroge en tant que lecteur. D'une part, sur la nature humaine, sujet central finalement de cette bande dessinée. Mais aussi, qu'est-ce qu'on ferait si cette situation se produisait ? 
C'est clairement malin, et je serai au rendez-vous pour le tome 2 sans hésitation.   

samedi 25 avril 2020

Que ta volonté soit faite

A vrai dire, on ne m'a pas conseillé ce roman. La personne avec laquelle j'en discute, rayon polar, me dit qu'il l'a marquée. C'est une lecture indéniablement inoubliable. Avertissement : il est très violent. Curieuse, je me laisse tenter par l'expérience.

A Carson Mills, perdue dans la campagne américaine, la vie semble paisible. Jon Petersen est né ici. Dès son enfance, on perçoit que quelque chose cloche chez lui. Inadapté, rejeté, laissé pour compte. Chaque action forge son caractère et l'enfonce dans les abysses du Mal. Il franchit une limite. Il ne peut plus revenir en arrière. Et va semer la terreur. 
Le shérif Jarvis Jefferson parviendra-t'il à arrêter celui qui semble être l'incarnation du Diable ?

Les premiers chapitres nous entraînent au plus près de Jon Petersen. Entrer dans la tête d'un psychopathe est une expérience particulièrement éprouvante. A quelques reprises, on tente de le comprendre. Puis vient ce point de non-retour qui le fait basculer, le transforme en monstre. Le début est assez perturbant puisqu'on a l'impression, en tant que lecteur, d'être complice. On sait tout, on voit tout ce qui se passe. Le shérif Jarvis Jefferson se débat tant bien que mal. 
Les détails sont crus et renforcent ce sentiment de dégoût envers Jon. J'avoue que je me suis plusieurs fois demandé si c'était vraiment utile. Est-ce que c'est juste un petit kif de l'auteur ? Est-ce que ça sert vraiment le propos ici ? Et la réponse est : OUI. Le dénouement est tellement surprenant. Minuit passé, mes yeux se sont écarquillés. L'auteur se joue du lecteur, le pousse à s'interroger. Je n'en dis pas plus pour ne rien révéler, mais c'est très intelligent. Je connaissais déjà la plume de Maxime Chattam, elle ne m'a pas déçue. 
En bref, j'ai adoré ce petit voyage en Enfer. Âmes sensibles, s'abstenir. Pour ceux qui ne craignent pas de repousser leurs limites, ce roman se révèle être une pépite !

jeudi 16 avril 2020

La disparition de Stéphanie Mailer

Joël Dicker, c'est tout d'abord un énorme coup de cœur avec la vérité sur l'affaire Harry Quebert.
A tel point qu'en 2018, je ne réfléchissais pas et fonçais le rencontrer à Lyon. Histoire de lui dire à quel point son roman m'avait fait passer par toutes les émotions. Un moment hors du temps, où j'étais à la fois impressionnée par cet auteur charismatique, et rassurée par son humilité, sa bienveillance, visiblement touché par nos retours. 

2014. Jesse Rosenberg quitte la police. D'autres projets l'attendent. Lors de son pot de départ, une journaliste débarque, affirmant que "Capitaine 100 %" ne l'est en réalité qu'à 99 %. En effet, le quadruple meurtre de 1994 n'a, selon elle, pas été résolu.
Alors que Stéphanie Mailer réveille de vieux démons, elle disparaît soudainement. 
Que lui est-il arrivé ? A-t'elle finalement raison ?

Joël Dicker nous offre une nouvelle enquête, bien ficelée. J'avoue avoir été tenue en haleine par l'intrigue du début à la fin. A tel point, que j'ai à plusieurs reprises réfréner des envies de lire les dernières pages juste pour savoir qui était le meurtrier. Pour que le supplice s'arrête. Chose que je ne fais jamais. Et j'adore ce sentiment.
J'ai également apprécié les bonds dans le temps. J'ai toujours trouvé que ça donnait de la richesse au récit. L'auteur jongle d'ailleurs parfaitement entre les époques. Il alterne également les points de vue, même si j'ai regretté de ne pas voir beaucoup de différences entre les personnages. J'ai eu cette impression d'une "voix unique". Certains m'ont paru un peu caricaturaux. Il n'empêche qu'on s'attache très vite à Jesse, Derek et Anna au fil de l'histoire. Et cette fin ! Une fin qui m'a collé un sourire inattendu aux lèvres. Je tourne la dernière page sur une bonne note.

Un bon moment passé aux côtés d'un auteur que j'apprécie et que je continuerai de suivre. J'aimerais beaucoup le lire dans un autre registre que l'enquête policière. Un jour peut-être ?





dimanche 5 avril 2020

Eleanor oliphant va très bien

Ça faisait un bon petit moment que celui-ci me faisait de l’œil. Notamment parce qu'on me l'avait conseillé à deux reprises. J'ai bien fait d'écouter ces deux petites voix qui n'avaient pas tari d'éloges à son sujet.

Eleanor Oliphant est une jeune trentenaire très singulière. 
Les conventions ? Très peu pour elle. Elle bouscule les codes sociaux, clame sa pensée haut et fort, et mène une vie relativement solitaire. 
Jusqu'au jour où elle flashe sur le musicien d'un groupe de rock. Bien décidée à le séduire, est-elle prête à changer de vie ?

Ce roman est une vraie pépite. Eleanor est ultra touchante. Sous ses airs de femme forte, elle va laisser entrevoir des zones d'ombre qui vont la faire vaciller à plusieurs reprises. Quitte à bouleverser toutes ses croyances. Très solitaire et repliée sur elle-même, s'ouvrir aux autres est un apprentissage délicat. Un roman qui parle de transformation, d'un chemin de la guérison qui peut se révéler épineux. Mais également d'amour. L'amour d'une famille - même de cœur. L'amour d'un partenaire qui te pousse à donner le meilleur de toi même.
Coup de cœur évident pour un roman brillant. Rares sont les livres où je finis les dernières pages en ayant un petit pincement, une mélancolie de quitter ces personnages auxquels je me suis vraiment attachée. La fin ouverte nous laisse d'ailleurs imaginer la suite. Je crois que j'ai très vite choisi ♥.